L'Équipe n° 24 529 - 76e année - Samedi 9 octobre 2021 p29 - Par Yann Hildwein
L'ex-capitaine des Bleus, qui affronte le Paris-SG avec Nîmes ce soir, prend un soin extrême de son physique pour rester performant à bientôt 40 ans.
Le couteau scintillant s'enfonce d'une dizaine de centimètres dans l'abdomen de Michaël Guigou. Allongé sur une table de massage, l'ex-capitaine de l'équipe de France grimace à peine. Son « agresseur » s'appelle Alejandro Garrido Martin, il est espagnol et fasciathérapeute, spécialiste de l'action sur les fascias, ces membranes entourant muscles et organes. « Ça réveille mieux qu'un café ! sourit le praticien, petit chignon et ample tenue noire. Avec ces couteaux (non coupants), on va chercher les muscles bloqués pour casser les adhérences. Au bout d'une trentaine de secondes, on sent le moment où la barrière saute, d'un coup. » La scène se déroule il y a quelques semaines, au petit matin, dans l'un des bâtiments néo-grecs du quartier d'Antigone, à Montpellier, fenêtre ouverte sur une fontaine et le chant des cigales. Avant de monter sur [autoroute pour rejoindre Nîmes et l'entraînement de son club, Guigou sacrifie consciencieusement à cette séance de torture individuelle. « C'est un truc de dingue, avoue le joueur. Après, tu te sens libéré. » Si, à bientôt 40 ans, il a pu cavaler sur l'aile gauche de l'équipe de France jusqu'à sa troisième médaille d'or olympique, cet été à Tokyo, s'il peut défier le Paris-SG ce soir, dans le choc au sommet de la Starligue, c'est grâce à ces suppléments de programme qu'il s'impose au quotidien auprès d'une équipe de spécialistes...
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